Dans le sillage de la pandémie, l’essor de Zoom a tout changé, de la dynamique du pouvoir dans les réunions de travail à la probabilité que nous soyons multitâches en discutant avec nos collègues. Un nouveau rapport suggère que la prévalence de la vidéoconférence pourrait également être liée à un regain d’intérêt pour la chirurgie plastique aux États-Unis au cours des 18 derniers mois.

Selon une enquête de l’American Society of Plastic Surgeons (ASPS), plus des trois quarts des chirurgiens plasticiens américains affirment que leurs services sont plus demandés aujourd’hui qu’avant la pandémie. Dans ce groupe, 23 % ont déclaré que l’activité avait doublé, tandis que 47 % ont indiqué que la demande était légèrement plus forte.

Dans cette enquête, menée en juin auprès de 300 membres de l’ASPS, environ 40 % des chirurgiens ont souligné le fait que les patients voyageaient moins, ce qui signifie qu’ils avaient plus de temps pour se remettre des opérations et pouvaient consacrer l’argent qu’ils auraient pu dépenser en vacances à des procédures cosmétiques. En outre, 40 % ont déclaré que les patients « paieraient n’importe quoi pour se sentir bien et plus confiants pendant la pandémie ».

D’autres rapports ont noté la tendance des personnes à demander des interventions parce qu’elles ont pris du poids pendant la pandémie ou qu’elles ont perçu des signes de vieillissement qui, selon elles, ont été exacerbés par le stress de la crise.

Les chirurgiens plasticiens interrogés dans le cadre de l’enquête citent également le temps passé par les gens à scruter leur propre apparence lors des réunions de Zoom comme un facteur contribuant à l’essor des affaires. Cette observation est soutenue par la recherche. Une étude de 2021, publiée dans l’International Journal of Women’s Dermatology, a établi un lien entre la vidéoconférence pendant la pandémie et la « dysmorphie Zoom » – c’est-à-dire une image de soi moins bonne – chez les femmes qui ont participé à une enquête en ligne. Les caméras autopointées peuvent déformer notre apparence et mettre en évidence « des attributs faciaux qui n’auraient pas été analysés auparavant », note l’étude, ce qui peut conduire à des « procédures cosmétiques inutiles ».

Les interventions esthétiques les plus populaires aux États-Unis et dans le reste du monde

Quels sont donc les types de procédures que les gens recherchent ? L’enquête de l’ASPS a révélé que la procédure la plus populaire aux États-Unis de 2021 à juin 2022 était la liposuccion, suivie des liftings, de l’augmentation mammaire, de la plastie abdominale et du lifting des seins.

Parmi les procédures cosmétiques peu invasives, les cinq premières étaient le Botox, les produits de comblement des tissus mous, la réduction non invasive des graisses (comme CoolSculpting), le resserrement non chirurgical de la peau et d’autres traitements de la peau. Les patients âgés de 31 à 45 ans étaient les plus susceptibles de recourir au Botox, tandis que les personnes de moins de 30 ans étaient les plus intéressées par les produits de comblement des lèvres.

Bien que l’étude se soit concentrée sur les États-Unis, d’autres données récentes suggèrent une forte demande de chirurgie plastique dans le monde entier. En 2020, les procédures électives de chirurgie plastique ont chuté de 11 % par rapport à 2019 dans le monde entier, car les fermetures ont obligé les chirurgiens à fermer temporairement leurs cabinets, selon une enquête publiée l’année dernière par la Société internationale de chirurgie plastique esthétique (ISAPS). Mais l’effet de ces fermetures a été atténué par la forte demande des patients une fois les cabinets rouverts.

Les États-Unis ont pratiqué de loin le plus grand nombre de chirurgies plastiques électives en 2020.

Les différences entre les procédures les plus populaires dans chaque pays soulignent les façons racistes dont les idéaux blancs et occidentaux continuent de façonner les normes de beauté mondiales. Au Japon, la chirurgie des paupières représente 65 % du total des procédures cosmétiques, contre seulement 6 % aux États-Unis. En Turquie – une destination de tourisme médical très prisée pour les opérations de chirurgie plastique, en particulier par les personnes originaires des pays du Moyen-Orient – les rhinoplasties sont l’intervention la plus courante. Aux États-Unis, en revanche, les rhinoplasties ne figurent pas dans le top 5.