Les pays touristiques traditionnels, notamment les régions et les villes de France, d’Italie, des Pays-Bas et d’Espagne, limitent le nombre de touristes entrants et se concentrent sur la qualité des visiteurs et les revenus. En 2023, le marketing touristique se concentrera davantage sur la protection de l’environnement, l’amélioration de la qualité de vie des résidents et des touristes, et cherchera à détourner les touristes des zones trop fréquentées.

Il n’en reste pas moins vrai que certains pays cherchent encore à augmenter le nombre de visiteurs sans se préoccuper de ces questions. De même, le secteur du tourisme médical a eu tendance à se concentrer sur le nombre de touristes médicaux entrants comme principal critère de réussite.

S’il y avait toujours un noyau de prestataires et de destinations axés sur un nombre élevé de touristes médicaux et des prix bas, la tolérance des gouvernements à l’égard de ce type de promotion pourrait s’estomper au fur et à mesure que les pays s’engagent dans d’autres voies.

Il est également entendu que les patients du tourisme médical et du tourisme de santé ont tendance à dépenser plus et à rester plus longtemps que les touristes ordinaires. Les touristes de santé peuvent être plus dépensiers que les voyageurs médicaux surtout pour faire de la chirurgie esthétique comme la liposuccion ou la rhinoplastie, mais l’inverse peut être vrai dans certains pays, en fonction du type de services de tourisme médical proposés. Pourtant, le secteur du tourisme médical n’a pas encore compris que le succès à long terme ne se mesure pas en nombre de patients, mais en rentabilité.

Imaginez la brièveté de la vie d’un président d’entreprise qui, lors de l’assemblée générale annuelle, annoncerait aux actionnaires que le chiffre d’affaires de la société est en baisse et que sa rentabilité est encore pire, mais qu’ils ne doivent pas s’inquiéter car le nombre total de patients a augmenté et que leur part de marché s’est accrue. Pensez aux nombreuses entreprises populaires et bien connues, comptant des millions de patients, qui ne parvenaient pas à faire des bénéfices et qui ont disparu au fil des ans.

Dans le monde du tourisme médical, le pays A, qui compte un million de touristes médicaux, est considéré comme plus performant que le pays B, qui en compte 500 000. En termes de recettes brutes, A gagne plus que B. Tout homme d’affaires sait que ces chiffres sont utiles, mais ce qui compte vraiment, c’est le montant des bénéfices réalisés.

Le pays A peut réaliser un bénéfice de 1 000 USD par patient, tandis que le pays B réalise un bénéfice de 3 000 USD par patient. Ainsi, B fait plus de bénéfices avec 1 500 millions de dollars que A avec 1 000 millions de dollars.

Le tourisme médical doit commencer à regarder au-delà du nombre de patients et des recettes brutes, pour s’intéresser aux bénéfices réels. Ce changement exige une gestion beaucoup plus professionnelle et peut impliquer une modification du marketing, de la tarification et des services offerts.

Cela peut également signifier, comme certains pays l’ont déjà fait, de se retirer du marché du tourisme médical et de se demander sérieusement si le tourisme de santé est le meilleur créneau touristique à offrir.

Pour de nombreux pays, le tourisme médical est un créneau tellement minuscule que les gouvernements et leurs organisations touristiques ne prennent même pas la peine de le soutenir, même s’il est considéré par les analystes comme une destination de premier plan pour les voyages médicaux.